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Historique

L’origine du nom de « Spéracèdes »

La toponymie – l’étude de l’origine des noms de lieux repose sur quelques règles très strictes, dont deux sont fondamentales : il faut rejeter les ressemblances faciles avec les noms usuels et toujours rechercher dans les noms successifs le plus anciennement connu. Le nom de Spéracèdes apparaît pour le première fois au XIe siècle dans un recueil d’actes concernant l’abbaye de Lérins, sous la forme « La Perasceda ». C’est un mot qui appartient au latin du début du Moyen-Age, dérivant du verbe « perraccedere », qui lui-même signifie littéralement « s’approcher à travers ». « La Perasceda » est donc un lieu par où l’on doit passer, nom particulièrement bien choisi puisque Spéracèdes a toujours constitué un nœud routier placé à l’intérieur de quatre itinéraires.

Ce nom a évolué en s’adoucissant avec un S, puis, vers le XVe siècle ce S a été précédé d’un E suivant l’usage bien connu dans toute la Provence. De nombreux noms de lieux ont conservé ce E parasite, ainsi Escragnolles dont le nom s’écrivait au XIIème siècle « Sclaniola ». Spéracèdes a heureusement perdu ce E encombrant et injustifié.

Georges Vindry 
Conservateur du Musée de Grasse

Dans son œuvre « Etude sur l’origine des noms des communes dans les Alpes Maritimes« , le Pr André Compan écrit : 

« Formes anciennes : une terra à la Perasceda (c Lérins 1,323) XIe siècle. Il semble qu’il s’agit d’une agglutination de l’article : La(s) perascedas, les plantations de poiriers, car la forme Spéracèdes n’apparaît qu’au XIXe siècle » 

La version « Espéracèdes » fut d’usage jusqu’en 1948. Les Provençaux, dit-on, ont du mal à prononcer « sp » sans l’affixe « e » Le nom était souvent écrit sans le « s » final : « Esperacède ».

Les armoiries de Spéracèdes, reproduites ci-dessus, sont tirées de l’œuvre de M Pierre Jean Ciaudo, « Armoiries et Institutions des Communes des Alpes-Maritimes, du Comté de Nice et de la Principauté de Monaco » Alp’Azur. M Ciaudo écrit : « D’azur à la chèvre d’argent, couronnée d’or, accompagnée, en chef, d’un lys de jardin du même Dans ces armoiries, la chèvre rappelle que Spéracèdes ne devint commune qu’en 1911, après avoir été détachée de Cabris La couronne et le lys sont des attributs de Saint Casimir, patron du village ».

Carte postale envoyée de Spéracèdes à 7 h 30 le 31 Juillet 1922 à Monsieur Roustan Louis, Musique Divisionnaire en Subsistance au 7ème Génie, Avignon, Vaucluse

La Préhistoire et l’Antiquité

Le découpage communal a placé sur le territoire de Spéracèdes une de ces nombreuses enceintes faites de gros blocs de pierre superposés, construites vers le milieu du premier millénaire avant notre ère par des populations que l’on désigne, d’une façon générale, sous le nom de Ligures. Cette enceinte, placée au sommet des Audides, de forme ovale et à plusieurs murailles concentriques, a été citée dès 1904, mais n’a jamais fait l’objet de fouilles. Les éléments recueillis en surface par les archéologues Marcellin Bottin et Paul Gaby attestent, en tous cas, une occupation dans les trois derniers siècles avant notre ère.

​Paul Goby a fouillé en 1905 une intéressante petite grotte, la « Grotte Ardisson », où il a recueilli quantité de débris de poterie romaine et indigène, une fibule et une monnaie de Tibère, empereur romain mort en l’an 37 de notre ère. A la lumière des récentes fouilles effectuées en Languedoc, cette grotte apparaît non pas comme un habitat, mais comme un de ces nombreux lieux de culte souterrains consacrés à une ou plusieurs divinités inconnues, et d’usage populaire. Son occupation s’étend sur environ deux siècles.

​L’exposition des coteaux de Spéracèdes convenait parfaitement à l’implantation d’habitations romaines. Il n’est donc pas surprenant de trouver ça et là, par exemple au quartier de la Renaude, ces débris de poteries de diverses époques qui attestent un peuplement continu au cours de la longue paix romaine. Ces sites appartiennent au vaste habitat dispersé qui couvrait les actuelles communes de Cabris et de Peymeinade.

Spéracèdes et les « Cabriencs »

Les seigneurs s’installèrent à Cabris vers le XIe siècle.

Ils avaient choisi une situation remarquable pour construire leur château. Elle leur permettait de surveiller toute la plaine et les collines d’en face pour parer à l’approche de leurs ennemis. Le seul inconvénient était l’absence d’eau.

Au hameau de Spéracèdes, par contre, il y avait trois sources – assez d’eau pour faire tourner trois moulins à huile d’olives. Les seigneurs firent certainement monter de l’eau de Spéracèdes à Cabris et on sait qu’ils percevaient une taxe sur les moulins. 

Soumis aux exigences de la seigneurie, les habitants de notre hameau s’opposèrent de tous temps aux « Cabriencs » – ceci même après la révolution. En 1866, à l’époque de la séparation de Peymeinade qui fut achevée deux ans plus tard, on note « une demande inattendue de séparation de Spéracèdes ».

Grève de vote 

Mais avant d’obtenir, à leur tour, la séparation, les Spéracèdois firent pendant vingt ans la grève du vote aux élections municipales de Cabris. 

Et quand, enfin, après des siècles d’existence en tant que hameau, ils obtinrent la création de la commune, ce fut évidemment l’occasion d’une grande fête. 

Dans le Journal Officiel du 30 décembre 1910 se lit le texte de loi suivant:  » Distrayant la section de Spéracèdes de la commune de Cabris pour l’ériger en municipalité distincte  « . Il est signé par le Président de la République Armand Fallières. 

D’après le recensement fait à l’époque pour établir le partage des rentes et des charges, il y avait à Cabris 143 « feux » et une population de 405 habitants et, à Spéracèdes, 131 « feux » et une population de 341 habitants.

Réjouissance et banquets

Dans les archives municipales, on apprend que le 7 avril 1911, pour célébrer l’érection du territoire de Spéracèdes en commune, la population a institué des réjouissances et un banquet a été donné. Les assistants ont célébré la formation de la nouvelle commune au cri de « Vive la République ! ».

Les maires des deux nouvelles communes, M Pourcel et le Dr Belletrud déclarèrent qu’il y avait « intérêt à répartir le plus équitablement possible et sans froissements leurs biens et leurs charges ».

Le pain de « Belissen »

Mais ils se heurtèrent au problème du partage du « Pain de Belissen ». Plusieurs fois, le Préfet dut intervenir en suppliant les deux parties de se mettre d’accord.

En effet, le sieur Belissen, par son testament du 17 janvier 1823, légua  » aux pauvres de la paroisse de Cabris  » un capital de 2000 Frs, placé en rente annuelle et à perpétuité. Cette rente  » sera employée à des distributions de pain en faveur des pauvres de la paroisse chaque année, à Noël et à Pâques « . Le sieur demandait qu’à chaque distribution de pain soit célébrée une messe de requiem pour le repos de son âme. Ce patrimoine pour les pauvres représentait en 1911 une rente annuelle de 100 Frs.

Le premier Maire de Spéracèdes, André Pourcel, fut réélu cinq fois avant de devenir, en 1935, « Maire Honoraire » à l’âge de 83 ans Il est mort en 1946, à l’âge de 94 ans.

Une église construite par tous les habitants

Sur les pierres de l’église de Spéracèdes trois dates sont gravées. Au-dessus de l’entrée, la date 1762 commémore la construction de la première chapelle. En 1849, cette chapelle fut agrandie, le haussement de la toiture et la forme du premier campanile sont encore visibles sur les murs actuels. 

Enfin, un clocher fut rajouté quand la chapelle devint église. La date de 1860 est gravée sur une pierre du clocher même, clairement visible du côté de la place. 

Le presbytère en face de l’église appartient à la mairie. Il abrite actuellement une agence immobilière. Il n ‘y a jamais eu de curé résidant à Spéracèdes.

Tous les habitants du village ont aidé à la construction de leur chapelle et plus tard de leur église, l’inscription sur l’entrée l’indique clairement. Spéracèdes est une paroisse sans curé titulaire. Le curé du Tignet fait actuellement fonction de curé à Spéracèdes. Le Saint de l’église est St Casimir.

Notre Patrimoine

Lavoir de la Place général de Gaulle

Le canal Belletrud

Après la création de la commune, en 1911, l’un des événements importants de la vie de Spéracèdes fut la construction du canal Belletrud. Certes, le village était doté de nombreuses sources et fontaines et beaucoup plus riche en eau que Cabris qui était obligé de faire venir l’eau du canal de Foulon par citernes. Les vieilles familles de Cabris possédaient toutes une parcelle de terre à Spéracèdes pour cultiver un jardin. 

Néanmoins, l’approvisionnement en eau restait un souci permanent pour les Spéracèdois qui, en majorité, vivaient de la terre : 

culture de fleurs à parfum, de fruits et de légumes pour les marchés et les besoins domestiques. 

Le premier Syndicat Intercommunal des Cinq Communes fut constitué le 1er décembre 1920 sous l’impulsion du Docteur Belletrud, Maire de Cabris. Sa création avait pour but la construction d’un canal, considéré en ce temps irréalisable.

Le 6 septembre 1928, le président de la République, Gaston Doumergue, signa un décret de Concession d’Etat permettant la dérivation des sources de la « Pare de la Siagne » pour un débit de 60 litres/seconde. 

L’extraordinaire travail de construction reste dans la mémoire du village car des Spéracèdois participèrent avec pioches et pelles. 

Le 19 juillet 1931, le Canal Belletrud fut inauguré à Cabris. La longueur des réseaux mis en place était de 40 kms et le nombre d’abonnés desservis était alors de 255. 

La deuxième guerre mondiale empêcha le parachèvement des captages des sources de « La Pare ». Et ce n’est qu’en 1950 que ces seconds captages reprirent, apportant, notamment en période d’étiage, une amélioration du débit. 

En 1957 commencèrent les travaux d’extension du réseau qui le portèrent, d’abord, à 52 kms et permirent, en 1960, de desservir le millième abonné. 

En 1969, le réseau était de 98 kms et le nombre d’abonnés supérieur à 2200. 

En 1983, 4500 abonnés utilisaient 2 235 000 m3 d’eau par an et la longueur des canalisations atteignait 196 kms. 

Les Spéracèdois de 1911 auraient eu du mal à imaginer une telle abondance !

Les Moulins

Cueillette des olives

Les moulins du village ont une longue réputation. 

Celui d’Antonin Daver, rénové en 1902, était, avec son moteur à pétrole et un système hydraulique, le plus moderne de la région. A ce moulinier pionnier succèda, en 1929, Mademoiselle Madeleine Daver, membre de sa famille, puis, en 1946, son neveu Guy Daver, l’actuel propriétaire. Les malaxeurs d’origine et les presses impressionnantes fonctionnèrent… jusqu’en 1976. Cette année-là, Guy Daver décida, comme son oncle, de faire un pari sur l’avenir. Il investit dans une chaîne continue importée de Florence, l’équipement le plus performant sur le marché. 

Aujourd’hui, on peut voir des installations qui étaient d’avant-garde au début du siècle, préservées intactes. 

Avant les gels désastreux de 1985 et 1986, le moulin Daver comptait 1200 clients et traitait 400 tonnes d’olives. En 1986, il est descendu à 40 tonnes et la reprise ne s’annoncera pas avant quatre ans. 

Les clients types du moulin ne sont plus les cultivateurs dont les ressources provenaient en partie de leurs olives mais les propriétaires des villas construites dans les anciennes oliveraies. Comme les moulins se font rares, ces nouveaux villageois 

fournissent davantage de travail que les agriculteurs de 1946. A l’époque, il y avait 27 moulins dans la région grassoise. Il n’en reste que cinq en activité, dont deux à Spéracèdes, dont un seul encore en activité celui de Gérard BAUSSY, un à St Cézaire et deux à Grasse.

Intérieur du moulin

L’huile en 1914, un intérêt vital

En séance extraordinaire du Conseil municipal, le 9 novembre 1914, Monsieur le Maire expose qu’il y aurait un intérêt vital à ce que tous les moulins à huile de la région, étant en nombre restreint, soient ouverts pour permettre aux cultivateurs de vendre ou de triturer les olives. Il rappelle que les fleurs de la région n’ayant pu être vendues qu’en partie et à des prix qui n’ont pas compensé les frais de culture et de cueillette, il ne reste plus, pour venir en aide à la population déjà si éprouvée, que la récolte des olives qui se présente dans de bonnes conditions. 

Le Maire propose au conseil de prier Monsieur le Préfet de vouloir bien intervenir auprès de l’autorité militaire afin que des sursis d’appel soient accordés, durant la récolte des olives, aux fabricants d’huile exploitant des moulins faisant partie de la réserve de l’armée territoriale. Le conseil, après une longue délibération, approuve énergiquement la proposition du maire, sous réserve que les détenteurs de moulins à huile prennent l’engagement de triturer les olives à titre gratuit en se conformant aux usages du pays pour les habitants qui ne veulent pas ou ne peuvent pas vendre leur denrée.

Le Moulin DOUSSAN

Les origines du Moulin Doussan se perdent dans l’histoire. Les installations descendaient de la rue des Orangers jusqu’à la route d’entrée à Spéracèdes. Une roue à eau de onze mètres de diamètre est encore cachée dans les ronces. 

La famille Doussan a arrêté le moulin en 1956, après le gel catastrophique de cette année-là. En 1960, Aimé Baussy et sa femme, une nièce de François Doussan, ont redémarré l’exploitation du moulin.

Huilerie Doussan et Frères

Le Café en 1911

Le jeune garçon assis est Justin Lans, futur maire de Spéracèdes. Sa mère, Victoria, est debout à l’entrée du café et son père, Eugène, un des premiers Conseillers du village est assis à gauche, un chien couché à ses pieds. Victoria Hugues était la fille du bottier du village chez qui Eugène Lans, qui était de Roquebillière, était venu travailler. Le jeune couple s’était marié et, tout en continuant à fournir le village en bottes et en tailleurs – car Victoria travaillait aussi – ils ouvrirent, en 1895, le café que nous connaissons. Leur famille tint ce café jusqu’en 1935, date à laquelle il fut mis en gérance. En 1945, Edma, fille d’Eugène et de Victoria Lans, et son mari, Fernand Raybaud, reprirent l’affaire en famille. Ils furent suivis par leurs deux fils, d’abord Georges, puis Justin, « Tintin », Raybaud, encore patron du café en 1986, secondé par sa fille, Dominique Charpentier, élue en 1985 au Conseil Municipal.

Les jeux et les fêtes de Spéracèdes avant 1914

D’après les souvenirs de Justin Lans (1898-1979) Maire de Spéracèdes du 13 Mai 1945 au 26 Octobre 1947.

En Mars 1973, j’ai eu la chance de recueillir auprès de Monsieur Justin Lans, conteur exceptionnel, bon nombre de récits et d’anecdotes qui constituent un précieux témoignage sur des habitudes et des usages aujourd’hui totalement disparus. Ces notes constituent une partie de ces souvenirs.

L’organisation des jeux et des fêtes

Il n’y avait alors ni Comité des Fêtes, ni subvention d’aucune sorte. Les fêtes étaient organisées par ce que l’on appelait « Le Comité », formé de garçons de Spéracèdes qui le plus souvent montaient les fêtes avec leur propre argent. Chaque année, au cours d’une élection parfois agitée, le Comité élisait son Président. Quelques dons s’ajoutaient à la caisse commune, permettant de payer un ou plusieurs musiciens. Les fêtes pouvaient durer sept à huit jours; elles commençaient à la fin de la journée de travail et pouvaient se prolonger après le repas du soir. Le Dimanche, il y avait fête toute la journée. 

La musique dépendait des ressources du Comité, et parfois s’agrémentaient d’une présence étrangère, par exemple celle des Italiens venus faire la cueillette des olives, qui apportaient leurs accordéons. Lorsque le Comité manquait d’argent, on se contentait d’un seul musicien, en l’espèce un tambourinaire de Saint-Cézaire, Monsieur Périssol, qui pour dix-huit heures de musique prenait cinq francs (francs or), et rentrait la nuit à Saint Cézaire, à pieds comme il en était venu le matin. Cette disposition avait lieu pour ce que l’on appelait les petites fêtes, par exemple celle du 14 Juillet, par opposition aux quatre grandes fêtes annuelles, la « Croix de Mai », la « Croix de Septembre », la Saint-Antoine et la Saint Michel, très anciennes fêtes traditionnelles. Lorsqu’on était en fonds, on faisait venir la musique d’un village voisin, par exemple celle de Peymeinade qui était très appréciée.

 Les jeux de hasard et d’adresse

Ils étaient toujours organisés par des amateurs, cultivateurs ou citadins, parfois étrangers à Spéracèdes, auxquels on donnait le nom provençal d’ « Asardaire », mot désignant le « faiseur de hasard ». Chaque asardaire se munissait d’un matériel fort simple, propre à sa spécialité. Un petit plateau posé sur deux tréteaux formait tout son attirail auprès duquel étaient disposés les lots fournis par l’asardaire lui-même : une poule, un lapin, parfois des grives, un saucisson ou encore un peu d’argent.

LOU SAQUÈT (Le Sachet) 

L’asardaire présentait un sachet de tissu dans lequel se trouvait un certain nombre de petites boules en bois percées d’un trou (la « boulette ») où était passé un papier enroulé portant une image. Chaque image avait son correspondant sur un tableau où le joueur plaçait sa mise; il choisissait lui-même sa petite boule dans le sachet. S’il gagnait, il pouvait renouveler plusieurs fois sa mise; s’il perdait, la mise demeurait acquise à l’asardaire.

LA CASSEROLO (La Casserole) 

C’était un petit récipient rond en fer blanc – comme une petite casserole sans queue – où se trouvaient trois des portant diverses figures, entre autres celles du jeu de cartes, correspondant à des figures rassemblées sur un panneau qu’on appelait « les images », sur lequel on osait les mises. Le jeu consistait à saisir la casserole, à lancer les dés en l’air, à les rattraper prestement dans le récipient qu’on rabattait d’un rapide tour de main. Après quoi, on retirait posément la casserole pour voir quelles images étaient sorties. Cela semble fort simple, mais demandait en fait beaucoup d’habileté.

LOU CEOUCLE (Le Cercle) 

L’asardaire plaçait bien à plat sur le sol, où il était fixé par un gros clou, un cercle de métal d’environ quinze centimètres de diamètre. Le joueur disposait de dix palets en fer dur (Lou Paletouns), un peu plus larges qu’une pièce de 2 €uros actuelle, qu’il fallait loger dans le cercle placé à quelque dix mètres du joueur. Les prix étaient en rapport avec le nombre de palets placés.

LOUS CAPELOUNS (Les Chapeaux) 

Ce jeu se jouait sur le sol où l’on plaçait près l’un de l’autre, trois chapeaux pointus en feutre, noirs, d’environ trente centimètres de haut. Sous chaque chapeau se trouvait un dé portant diverses figures reproduites sur le tableau où figurait également la liste des lots. Le jeu se faisait avec un bâton rond, long d’environ cinquante centimètres, qu’on lançait de façon à renverser les trois chapeaux d’un seul coup. Le bâton était tenu par le milieu et lancé horizontalement. Les chapeaux placés à cinq mètres environ du joueur étaient disposé de façon à compliquer le jeu autant qu’il était possible. C’était un jeu difficile, où le renversement des trois chapeaux, fort rare, était doté d’un prix important. Un asardaire spécialisé dans ce jeu, qui habitait Roquefort, venait à toutes les fêtes de Spéracèdes.

A ces jeux de hasard, dotés de prix modestes, s’ajoutaient bien entendu les cartes et les trois très anciens jeux provençaux : les Trois Sauts, qu’on pratiqua sur la place jusqu’en 1905, la Course et les Boules. Les boules les plus anciennes furent en bois, plus ou moins régulières. utilisées par paire et de grosseur inégale. Vinrent ensuite les boules de bois cloutées, une spécialité d’Aiguines, dans le Var, puis les boules de métal. 

Ces jeux d ‘origine fort ancienne, toujours liés aux fêtes du village, étaient pratiqués en majorité par les hommes et les adolescents. Organisés à la bonne franquette par des amateurs, ils ont suffi pour donner, dans la bonne humeur, beaucoup de plaisir à de nombreuses générations réunies dans une communauté simple et chaleureuse.

Jacqueline Engert Cusack – Motifs Editions 1986

Les Maires de Spéracèdes

  • MACARIO Jean-Marc : 2020 à Aujourd’hui
  • PASQUELIN Joël : 2001 à 2020
  • BEGARD Dominique Jacques : 1985 à 2001
  • AZAIS René : 1975 à 1985          
  • BARABAN Jean : 1965 à 1975                  
  • LANS Justin : 1959 à 1965                      
  • MAJOULIER Henri : 1947 à 1959             
  • LANS Justin : 1945 à 1947                     
  • MAJOULIER Honoré : 1944 à 1945
  • COTTE Albert : 1942 à 1944
  • MAJOULIER Honoré : 1936 à 1942
  • LATTY Jean : 1935 à 1936
  • POURCEL André : 1911 à 1935